Un atelier de réflexion sur la protection de la Roussette de Livingstone, organisé conjointement par le projet Biodiversité et Développement durable aux Comores, Action Comores Anjouan et le ministère anjouanais de l'environnement s'est tenu à l'alliance franco
comorienne de Mutsamudu du 12 au 13 novembre 2004, pour la validation  du  plan d'action pour la conservation (PAC) de l'une des chauves souris les plus grandes du monde. Convient-il de rappeler que la Roussette de Livingstone (RL) est endémique aux Comores, et elle  ne vit que dans 16 sites à Anjouan et dans 5 autres à Mohéli.


Durant deux jours de discussions « fructueuses », les participants n'ont pas eu du mal à valider le PAC élaboré par Action Comores Anjouan et des chercheurs de l'Université de Bristol en Angleterre, document qui aux yeux de Monsieur Cheik Allaoui, secrétaire général du ministère anjouanais de l'environnement constitue « un outil de conservation
efficace et fiable. » 


A l'issu de ces deux jours de travaux une série de recommandations ont été formulées. L'on notera parmi celles-ci, la création d'un fond permanent pour la surveillance de la RL, l'harmonisation de l'appellation en comorien des espèces végétales dont se nourrit la RL,
la délimitation des forêts, la prévision des mesures d'accompagnement aux paysans qui concéderaient à renoncer de travailler dans les zones d'habitat ou d'alimentation de la RL, et l'élaboration d'un charte de protection de la RL.


L' « apparence charismatique » de la Roussette de Livingstone et son histoire naturelle intéressante font d'elle un patrimoine national des Comores ; tandis que son rôle écologique dans la dispersion des graines et la pollinisation des fleurs, influencent fortement le fonctionnement de l'écosystème de la forêt tropicale comorienne.


Selon l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), la Roussette de Livingstone est classée parmi les espèces menacées et en danger critique, qui nécessite donc des mesures urgentes de sauvegarde.


La plus grande menace à sa survie  semble provenir de la destruction de son habitat, du fait de la déforestation abusive et accélérée surtout à Anjouan.


Le succès des efforts de conservation dépend de l'implication effective  des communautés locales, des autorités locales et nationales mais aussi de l'appui matériel et financier des bailleurs de fonds.


A ceux qui s'interrogent sur le pourquoi de la forte mobilisation des hommes  non pas pour l'homme mais pour la conservation d'une roussette, le directeur national de stratégie environnementale et forêt, Monsieur Mohamed Dossar, soutien que nous devons protéger la Roussette non seulement parce que l'homme doit vivre en interdépendance avec elle  dans le milieu naturel mais aussi parce que « nous avons le devoir moral de léguer ce pays aux générations futures tel que nous l'avons hérité. »


Action Comores